Le Droit d'Exister
- Le 27/12/2018
- Dans LA UNE / HOT NEWS
Il est le visage du combat judiciaire contre Monsanto. A 46 ans, cet ex-jardinier atteint d’un cancer en phase terminale, qu’il attribue à l’utilisation du désherbant Roundup, est le premier citoyen à avoir affronté en justice le géant des pesticides. Condamné à lui verser 289 millions de dollars, une première historique, l'empoisonneur a, bien sûr, fait appel. Cette affaire judiciaire est toujours en cours. Monsanto a affirmé pendant des années que son désherbant n’était pas dangereux. Les avocats de Dewayne Johnson ont prouvé hors de tout doute possible que la société était parfaitement au courant des conséquences mortelles du glyphosate et n’avait rien fait pour en alerter le public. La nouvelle société mère de Monsanto, Bayer, est mauvaise perdante. Elle ne versera pas à Johnson l’indemnité qu’elle lui doit, même après qu’un juge ait réduit la somme de plus des deux tiers. Au lieu de cela, Bayer oblige ce père de trois enfants en bas âge à passer le reste de sa vie devant un tribunal, se disputant appel après appel. Même si la volonté de l'État était engagée, dans ce genre d'affaire les États ne parviennent jamais à atteindre leurs objectifs. D’abord parce que la plupart ne font rien pour, mais aussi et surtout parce qu’ils ne le peuvent pas. Croire que l’État pourrait mettre un terme au réchauffement climatique, à la destruction des écosystèmes et au massacre des autres espèces par un productivisme capitaliste, c’est croire à un combat du pot de terre contre le pot de fer ! Cela ne fonctionne pas, peu importe à quel point on le souhaite, ce n’est tout simplement pas sa fonction ni la fonction de sa justice. L’État moderne organise le système capitaliste mondialisé, fondé sur l’exploitation de l'homme par la soumission à l'argent, l'addiction au consumérisme ainsi que l'exploitation des ressources, la destruction perpétuelle de la nature, du vivant et de son cadre de vie. Les États ne disposent plus que d’une latitude très limitée en ce qui concerne la création et l’édiction des lois qui gouvernent nos sociétés. Le transfert de souveraineté des États vers des entités supra-étatiques, plus importantes commercialement parlant est un secret de polichinelle : il a récemment été débattu publiquement, dans les médias, discuté à l’Assemblée… Le TAFTA (pour ne citer qu’un exemple). Une multinationale est de nos jours tout à fait en mesure d’attaquer un État ''souverain''. Que faudra-t-il faire, alors, pour interdire le dernier produit phare de Bayer lorsque la France aura émis une loi l’interdisant mais que la multinationale aura eu gain de cause et aura contraint le pays à revenir sur sa décision ? Qui attaquera-t-on en justice, à ce moment-là ? Le recours juridique, s’il peut parfois servir localement dans la lutte contre le fléau socioécologique qu’est la civilisation industrielle, ne sera jamais suffisant car impuissant face a des multinationales d'envergure planétaire. L'actuelle campagne médiatique de ''l'affaire du siècle'', fait promouvoir l’idée qu’il est possible d’obtenir un changement significatif au travers du système juridique d’État tout en le contraignant. La réponse de François de Rugy :''Ce n'est pas dans un tribunal qu'on va faire baisser les émissions de gaz à effet de serre. Ce n'est pas à des juges de forcer le gouvernement à prendre une loi, ce n'est pas le sens de nos institutions.'' Mais un tribunal international peut agir contre un état refractaire. Ce n'est donc que dans un cadre international déterminant (et déterminé) et ayant à sa disposition une base solide d'un texte signé par la majorité des 193 pays membres d'un organisme global, tel que l'Organisation des Nations Unies, que ce pourrait être envisageable. Un État seul ni son système judiciaire ne le permettront ni ne l'encourageront jamais !
Voilà une des raisons pour laquelle l'inscription du ''Droit de l'Homme à un Environnement Sain'' dans l'Article 3 de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme est d'une importance CAPITALE. Nous avons besoin d'un soutien sans limites au niveau national et international ainsi qu'un nombre de signatures impressionnant pour pouvoir porter notre proposition devant l'Assemblée Générale des Nations Unies et à sa présidente Madame María Fernanda Espinosa, son secrétaire général Monsieur António Guterres et, demander de procéder au vote pour pouvoir y ajouter cette clause primordiale. Il serait temps que cet accord ''historique'' datant d'il y a 70 ans tient compte des bouleversements planétaire et soit enfin mis à jour. Pour cela, il nous faudra mettre une énorme pression sur l'assemblée et sa présidente, il va falloir se battre et sans votre soutien à tous, cela ne sera, tout simplement, qu'une mission impossible !!!
Signez ici SVP. Merci https://www.change.org/p/united-nations-the-human-right-to-a-healthy-environment